Benjamin Blasco-Martinez est amoureux de l’action. Quoi de mieux pour se lancer dans la BD qu'un western plein de duels ? Il raconte comment les aventures de Catamount lui sont arrivées dans les mains et ce qu’il a dégainé pour les adapter !
Un Far West sauvagement documenté
Comment avez-vous eu l’idée d’adapter la série de romans Catamount ?
Fin 2013, Jean-Pierre Hurel m’a proposé de passer au festival du Livre de Neuvy, une petite ville dans l’Alliers, dont je suis originaire. Il m’a dit que là-bas, il y avait quelqu’un qui cherchait un dessinateur pour adapter son roman en BD. Curieux, j’y suis allé et suis tombé sur Odile Bonneau qui vendait des bouquins de son père, Albert Bonneau. Elle m’a proposé d’adapter un de ces livres : Catamount.

Je ne connaissais pas du tout Catamount mais ce qui m’a plu de suite, c’est que c’est un western. Je suis un grand fan des films de Sergio Leone et de John Ford. Donc quand on me propose de bosser sur un western, je fonce !
Qu’avez pioché dans les films que vous aimez ?
De John Ford, j’ai surtout retenu les décors et les couleurs assez vives et profondes. Comme c’est filmé en cinémascope, on a de sacrés panoramas avec des couleurs franches : le vrai Grand Ouest. Sergio Leone m’a plus inspiré pour la mise en scène, avec ses scènes de duel, son humour un décalé ou caricatural. Sergio Leone m’a aussi donné le goût des gueules de personnages très marquées.
Vous avez eu d’autres sources d’inspiration ?

Dans la BD, Mathieu Lauffray et son encrage dans Long John Silver m’a beaucoup marqué. Marini aussi pour son côté épique. Pour les gueules, je m’inspire à la fois de photos d’époque et de certains acteurs. Dès que je voyais une tête qui me plaisait, je la mélangeais à une autre pour voir ce que ça donnait.
Pour le personnage du français par exemple, je me suis inspiré de Belmondo, pour avoir une petite touche du charisme français, et de Pedro Pascal, qui joue Oberyn Martell dans Game of Thrones pour lui donner une touche m’as-tu-vu, fanfaronne.
Comment avez-vous élaboré vos couleurs très franches ?
D’abord, je fais le dessin à la main, j’encre aussi à la main. Puis je scanne le tout et mets la couleur sur Photoshop grâce au système des calques. Pour donner des effets de lumière, je remets de la couleur sur l’encrage : je pars d’un aplat, j’ombre, je salis pour donner un effet de matière. Et tout repasse sur Photoshop…
Comment avez-vous composé vos nombreuses scènes d’action ?
Elles sont vraiment venues sur le vif, lors du storyboard. Par exemple, lors de l’affrontement entre un Indien et le père de Catamount, la scène avec le piège de la vache est venue lors de l’écriture. Je créais la course-poursuite en me demandant comment le père allait s’en sortir : est-ce qu’il va monter sur le chariot, se cacher par là ? En voyant la vache attachée, je me suis dis « et s’il pouvait se servir d’elle ? » : toute la scène est née comme ça. Je trouvais que ça marchait bien au niveau mouvement, donc j’ai gardé l’ensemble.
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